Vous écrire comme on ouvre grand les bras
en tendres parenthèses et ne les refermer pas
vous écrire comme si de rien n’était le temps
et surtout pas ce brigand qui veut en nous tuer l’enfant
Vous écrire aujourd’hui dans le silence de la page
avec cette encre noire que j’aurais voulu bleue
dire à chacun de vous comme j’en aime les yeux
et que leur éclat accompagne mes voyages silencieux
Ils disent les jours s’en vont et les semaines
et que le coeur petit à petit est oublieux
surtout ne les croyez pas et mieux même
dîtes bonjour à chaque jour même le jour d’un adieu
Vous écrire donc comme on ouvre grand les bras
vous chuchoter « bonne année » sans trompette ni tambour
ma tendre parenthèse je ne la referme pas
pour que se poursuive la caresse encore demain et toujours.